Titre : |
Lautréamont et Sade |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Maurice Blanchot, Auteur |
Editeur : |
Les éditions de minuit |
Année de publication : |
1963 |
Collection : |
Arguments |
Importance : |
204 pages |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7073-0124-6 |
Langues : |
Français (fre) |
4° de Couverture : |
Qu’il soit question de Sade ou de Lautréamont, ce à quoi vise ce livre, c’est à élucider quels rapports entretiennent le mouvement d’écrire et le travail d’une plus grande raison, soit que celle-ci se prépare, soit qu’elle se modifie, soit qu’elle se prépare en se ruinant. Dans le cas de Sade, nous voyons, au moment où Hegel sort à peine du « Stiff » de Tübingen où il se lia à Hölderlin et à Schelling, s’affirmer l’exigence d’une dialectique au sens moderne, la prétention de fonder la souveraineté raisonnable de l’homme sur un pouvoir transcendant de négation, lequel exprime et, tour à tour, annule, par une expérience circulaire, les notions d’homme, de Dieu, de nature, pour affirmer finalement l’homme intégral, « l’homme unique dans son genre ». Dans le cas de Lautréamont, c’est à une expérience non moins centrale que nous assistons, recherche d’une droiture par le détour qu’est l’écriture, travail géant d’un être enfoui qui peu à peu se lève, s’édifie et à la fin apparaît au jour, prêt à se confondre avec le jour. Seulement, dans cette expérience qu’est Maldoror, le travail s’accomplit à l’intérieur même de l’œuvre : par la gravitation des thèmes, la trituration des images, le retour et la transformation des mots, l’obsession et la métamorphose des motifs — ce qui veut dire qu’ici, « l’espérance d’une tête », la promesse d’une lucidité ironique, se confond avec la genèse d’une forme. |
Lautréamont et Sade [texte imprimé] / Maurice Blanchot, Auteur . - Les éditions de minuit, 1963 . - 204 pages. - ( Arguments) . ISBN : 978-2-7073-0124-6 Langues : Français ( fre)
4° de Couverture : |
Qu’il soit question de Sade ou de Lautréamont, ce à quoi vise ce livre, c’est à élucider quels rapports entretiennent le mouvement d’écrire et le travail d’une plus grande raison, soit que celle-ci se prépare, soit qu’elle se modifie, soit qu’elle se prépare en se ruinant. Dans le cas de Sade, nous voyons, au moment où Hegel sort à peine du « Stiff » de Tübingen où il se lia à Hölderlin et à Schelling, s’affirmer l’exigence d’une dialectique au sens moderne, la prétention de fonder la souveraineté raisonnable de l’homme sur un pouvoir transcendant de négation, lequel exprime et, tour à tour, annule, par une expérience circulaire, les notions d’homme, de Dieu, de nature, pour affirmer finalement l’homme intégral, « l’homme unique dans son genre ». Dans le cas de Lautréamont, c’est à une expérience non moins centrale que nous assistons, recherche d’une droiture par le détour qu’est l’écriture, travail géant d’un être enfoui qui peu à peu se lève, s’édifie et à la fin apparaît au jour, prêt à se confondre avec le jour. Seulement, dans cette expérience qu’est Maldoror, le travail s’accomplit à l’intérieur même de l’œuvre : par la gravitation des thèmes, la trituration des images, le retour et la transformation des mots, l’obsession et la métamorphose des motifs — ce qui veut dire qu’ici, « l’espérance d’une tête », la promesse d’une lucidité ironique, se confond avec la genèse d’une forme. |
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